Arachnées (2014)

CONCEPTION, CHORÉPHAPHIE ET INTERPRÉTATION  Maria Yannaros                                                                                              

COLLABORATION ET INTERPRÉTATION Mairi Pardalaki                                                                                                                          

COSTUMES  Katia Theurin                                                                                                                                                                                       

MUSIQUE  M.Marais, D.Scarlatti, J-F Telemann, T.Merula, C.Francesco, G-F Haendel.        

TEASER  Aris Bafaloukas                                                                        

Durée  50 minutes

crédits photographiques  Hristina Vali

Deux créatures indéterminées, mi-femmes mi-araignées, sont enfermées dans un lieu étroit, clos à  la lumière et à la vie et condamnées à filer pour l’éternité. Lasses et exténuées, elles tentent encore une fois de se remettre à l’ouvrage, péniblement, mais une fenêtre – une échappatoire – espérée mais à la fois redoutée, s’impose progressivement à leur regard et grandit dans leur âme…                                         

Arachnées résulte, avant tout, du désir de transposer les thèmes et l’atmosphère présents dans le théâtre symboliste de Maurice Maeterlinck (poète-dramaturge belge), dans une forme plus accessible qui emprunterait à la danse-théâtre.

Sur fond d’un mythe revisité – celui d’Arachné, la Femme-Araignée tisserande -, se dévide une histoire où ressortent quelques uns des thèmes qui ont été chers à Maeterlinck ; parmi eux, la clôture, l’attente, le seuil terrifiant et infranchissable ou encore, la fatalité du destin et l’angoisse indéfinie qui pèsent sur les personnages.

De la même façon que les symbolistes, à la fin du XIXème siècle, ont privilégié le rêve, l’indéfini, le mystère et l’intemporel face à une réalité contemporaine trop présente, scrutée et analysée en permanence, Arachnées invite le spectateur du XXIème siècle à plonger dans un univers étrange d’une époque incertaine et à observer, comme à travers le trou d’une serrure, et sans pouvoir les atteindre, des créatures secrètes et isolées, presque irréelles ; impuissantes et tragiques, maladroites et parfois drôles, à la limite de l’humain et de l’insecte.

 

PRESSE

« Dans une alternance de musiques d’inspiration baroque italien en accord parfait avec les mouvements et de silences animés des bruits métalliques des dés qui roulent ou s’entrechoquent sur le sol et dont les deux êtres fantastiques semblent parfois jouer comme un chat avec une souris, de leurs respirations essoufflées, du frottement des tissus et du battement des pieds nus, elles nous entraînent dans un univers étrange et infiniment poétique qui laisse libre champ à l’imagination duspectateur. C’est un spectacle saisissant, d’une grande originalité et d’une prodigieuse beauté »

Regarts.org, 22 mars 2015

 

 

«  Optant pour une gestuelle simple, presqu’à la Duncan, elle propose une belle danse moderne, en évitant de tomber dans
les pièges de l’abstraction. Pour autant, aucun rêve ne nous est fermé et durant l’heure du spectacle s’écoulent en nous mille pensées non formulées, sans ennui ni aridité. Le spectateur peut imaginer avoir affaire à deux des filles de Jupiter, drapées dans des toges antiques ou deux magiciennes qui concoctent la fin d’un monde sur fond d’airs d’opéras. Il a tout le loisir de se demander si les Parques, gardiennes du séjour des Heures, veillent sur l’harmonie du monde ou bien s’amusent cruellement du sort des mortels dont elles tranchent impitoyablement les fils d’existence… À la fin du voyage, nous restons avec dans le cœur la musique douce et une inquiétude tranquille qu’elles ont su éveiller, de celle que donne la satisfaction d’avoir vu quelque chose de tout simplement beau. »

Culturezvous.com, 20 mars 2015

 

 

« Durant 55 minutes, un spectacle d’une précision, d’un génie et d’une beauté rares, a réussi à m’introduire à la façon instinctive dont fonctionne une créature dépourvue de raison. De nombreuses fois, j’ai pensé qu’elles allaient oublier leur propos et qu’elles allaient commencer tout simplement à danser joliment ou bien, que le lieu inapproprié (une chapelle, au centre-ville) les entraîneraient dans des « symbolisations » malheureuses. Et pourtant non ; l’objectif n’a jamais été perdu, et la dramaturgie, si intelligemment conçue, a été excellemment servie. Quant la fraicheur sous-entendue par le jeunesse de l’ âge s’associe au « savoir » qui découle d’un engagement sérieux dans l’art , il en résulte de tels petits bijoux.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu quelque chose d’aussi prometteur.

On espère les voir à Athènes. Non seulement parce que leur travail n’a rien à envier à celui d’autres, bénéficiant d’un bien plus grand soutien, mais aussi pour que nous maintenions l’espoir que les apatrides d’origine grecque, vivant à Paris, comme Xenakis, Petropoulos, Apergis et tant d’autres, auront une suite dans l’avenir »

Giorgos Voudiklaris, Popaganda, 21 aout 2014