O
Pièce pour deux danseuses (2016)
Conception, chorégraphie et interprétation Maria Yannaros
Contribution et interprétation Mairi Pardalaki
Regard extérieur Sébastien Petit
Musique Giuseppe Tartini, Johan Sebastian Bach
Crédits photographiques Heidi Marier
Teaser,/montage Maxime Gaudet
Durée 30-35min
Une adaptation solo est en cours de création
Comme « Arachnées » et « I Lock the Door upon myself » , « O » explore le thème de la métamorphose et revisite un mythe antique,
en occurrence celui de Narcisse, en lui donnant un sens nouveau.
Deux créatures ambiguës, hybrides, mi-terrestres mi-aquatiques – Sirènes – surgissent du fond de l’eau. Portées par les flots, elle se dirigent vers un rivage nouveau ; une chambre avec une table sur laquelle elles perçoivent une bassine. Une fois devenues femmes, sorties de l’eau et débarrassées de leur gaine fusiforme et invertébrée de sirène, elles se penchent au dessus de la bassine remplie d’eau et découvrent, pour la première fois, le reflet de leur visage.
La pièce s’inspire, essentiellement, du mythe de Narcisse, tel qu’il a été interprété par les philosophes Gaston Bachelard (« L’Eau et les Rêves »),
pour le plus connu, et Louis Lavelle (« L’Erreur de Narcisse »).
L’eau devient miroir, mais un miroir vivant, mouvant et capricieux. Le reflet qu’il renvoie n’a pas la stabilité, ni la précision de celui qui est piégé dans
le miroir de verre et qui, la plupart du temps, condamne a une déception passive et résignée.
Vague, infini, mystérieux, fascinant mais aussi, fragile, le reflet aquatique invite à une rêverie profonde et sans fin. La contemplation devient active
et créative mais, en même temps, troublante et dangereuse ; victime du caractère instable et fragile de l’eau, le reflet fuit, disparaît.
La quête obsessionnelle de celui-ci devient fatale.